Trolleybus & trams de Belgique et d'ailleurs |
Le Tramway Touristique de l'Aisne, le TTA |
GENESE DU TTA |
En 1961, différents amateurs des chemins de
fer secondaires et tramways décidèrent de se réunir
en association sans but lucratif en fondant 1'ASSOCIATION POUR LE MUSEE
DU TRAMWAY (AMUTRA). Cette association avait pour but de réunir
tous ceux qui, par leur travail et leurs cotisations, contribuent à
l'entretien et au développement du Musée du Tramway. Grâce à l'appui de la Société Nationale des Chemins de fer vicinaux, ce musée a put être créé et aménagé dans l 'ancienne station vicinale de Schepdael. Ce musée retraçait l'histoire des lignes ferrées vicinales qui furent le trait d'union entre nos villes et nos campagnes. Néanmoins, ce musée était "statique", c'est-à-dire que les véhicules qui y étaient présentés étaient immobiles. C' est pourquoi l'idée de conserver une ligne vicinale et de l'exploiter à des fins touristiques fut envisagée., 1'AMUTRA avait suivi et étudié les différentes initiatives prises à l'étranger. |
Voyage spécial Amutra à Bruxelles. |
Le 133 dans la cour du dépôt de Schepdael. |
Depuis sa fondation, l'AMUTRA était
préoccupée par la sauvegarde d'une section de ligne vicinale.
Malheureusement, de trop nombreuses conditions devaient être réunies
pour qu'une telle remise en exploitation puisse avoir lieu : la section
maintenue devait présenter, avant tout, un intérêt
touristique ou attractif; sa position géographique devait la mettre
à la portée d'un grand centre urbain; il importait que la
voie soit en site propre, sans longer ni traverser des voiries importantes
enfin, l'état de la voie elle-même ne devait pas exiger de
lourdes remises à neuf. A la même époque, le bourgmestre
d'un village ardennais, situé sur l'ancienne ligne vicinale Manhay-Melreux,
s' efforçait, dans le cadre de la mise en valeur de sa commune,
de conserver la voie située sur son territoire. Ayant eu vent de
cette initiative, le Comité de l'Amutra se mit en rapport avec
le bourgmestre dynamique de cette localité, nommée Dochamps,
et lui proposa son aide; il lui conseilla de connecter sa commune avec
un important carrefour, en l'occurence celui du pont d’Erezée,
situé à quelque 10 km au Nord-Ouest. Par chance, les voies
vicinales étaient intactes sur la section intéressée
(Erezée - Amonines - Dochamps), aussi la suggestion fut-elle immédiatement
adoptée, et sa réalisation confiée à l'Amutra.
Par bonheur, le tronçon en question réunissait toutes les
conditions idéales. Malheureusement, au moment où le Conseil
d’Administration de l'Amutra s'ouvrit de ses projets à la
Direction de la Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux,
les voies et traverses de la ligne Manhay-Melreux venaient d'être
vendues à une firme spécialisée en matériel
de travaux publics... De commun accord avec la S.N.C.V., il fut donc décidé
que la future société exploitante reconstruirait la section
Erezée - Dochamps en matériaux plus légers, à
l'écartement de 0,60 m. Une locomotive Krauss fut aussitôt
achetée et garée, provisoirement, au Musée de Schepdaal.
|
Peu de temps après, coup de théâtre
: le démolisseur de la ligne Manhay - Melreux acceptait, en échange
de la section située dans la vallée de l'Aisne, entre Erezée
et Dochamps, divers tronçons de lignes de la région de Forville.
Le projet de voie de 0,60 m devint donc caduc, et on entama aussitôt
des recherches pour la sauvegarde et l' acquisition de matériel
à voie métrique. D' aucuns se demanderont pourquoi la ligne
ne fut pas exploitée jusqu'à un de ses terminus d'origine
: Melreux ou Manhay. Le premier était en effet une gare de chemin
de fer, le second un point important sur la grand 'route Liège-Bastogne.
Il faut rappeler à ce sujet qu’ au moment des tractations,
il ne subsistait plus de la ligne que la section Moulin-Crahay-Fisonne.
Rejoindre Manhay était impossible tandis que pour atteindre Melreux
ou Hotton, il eut fallu reconstruire la ligne ce qui était pratiquement
impossible, sans oublier que cette section traversait plusieurs routes
à grande circulation. |
Le "futur" dépôt de Blier. |
Les statuts de l'Amutra ne lui permettaient pas d'exploiter
une ligne de tramway. Le caractère tout particulier de cette nouvelle
activité exigeait d'ailleurs la création d'une association
qui se spécialiserait dans une telle entreprise. D'autre part,
la S.N.C.V. demandait un "interlocuteur valable", à statut
juridique bien établi, aux fins d'élaboration d'une convention
réciproque. Aussi le Conseil d'Administration de l'Amutra devait-il
fonder, le 18 septembre 1964, une a.s.b.l. dénommée "Tramway
Touristique de l'Aisne", en abrégé "T.T.A.",
avec siège social à Erezée. Les statuts paraissaient
au Moniteur Belge du 19 novembre 1964. |
La gare de Pont d'Erezée en juin 1967 (Photo
E. Keutgens) |